Maquis de l'Ain et du Haut-Jura
Mémorial des Maquis de l'Ain et de la Résistance
«Où je meurs renait la Patrie» (Aragon)
CERDON (01450)
Le Val d'Enfer
Le 19 août 1945, l'Association des Anciens du Maquis de l'Ain qui vient de naître, présidée par le colonel ROMANS PETIT (Henri PETIT), décide de construire un monument à la mémoire des morts des Maquis de l'Ain et du Haut Jura.
L'idée de ce projet est adoptée à l'unanimité. L'A.M.A. (Association des Maquis de l'Ain) crée une commission chargée d'étudier ce projet.
Dans un souci d'unité d'anciens résistants, cette commission est élargie à des membres des FTP et sera dénommée : « Comité d'érection du Monument aux Morts de la Résistance de l'Ain » dont Maurice MORRIER chef de la résistance du Bugey est élu président.
Le choix du site : cette commission débute ses travaux par le choix de l'emplacement de ce monument. Le site du Val d'Enfer à Cerdon est adopté. Ce choix a été influencé par le lieu géographique, centre du département, par la destruction de 52 maisons par les Allemands en juillet 1944, et par de nombreuses victimes parmi les civils et des maquisards tués au combat dans ce canton.
Le choix du projet : M. Charles MACHET sculpteur et MM Noël ALBERT et Albert JAINE architectes ont été les lauréats du concours national organisé pour ce projet.
La municipalité de Cerdon et son maire M. René LYOT avaient donné un avis favorable pour la construction du monument le 8 juin 1947.
La première pierre de ce monument est posée le 26 juin 1949 par le général KOENIG , héros de Bir Hakeim, et l'inauguration est présidée le 29 juillet 1951 par Mme CHAMBONNET , veuve d'Albert CHAMBONNET dit DIDIER, chef de la résistance R1, Compagnon de la libération et le président du Conseil Général M. Jean SAINT CYR, député de l'Ain.
La cérémonie d'inhumation dans le monument du corps d'un maquisard inconnu a lieu le 29 mai 1954 sous la présidence du Président du Conseil de la République (aujourd'hui le Sénat), M. Gaston MONNERVILLE.
La commission passe ensuite au projet de construction d'un cimetière au pied du monument qui recevra les corps de maquisards morts pour la France.
88 maquisards, dont 30 inconnus, seront inhumés.
Le Général de GAULLE présidera le 24 juin 1956 l'inauguration de ce cimetière en présence d'une foule considérable.
Le 20 mai 1965, le comité se détache de l'A.M.A. et prend son autonomie sous l'appellation de «Comité Départemental du Monument aux Morts des Maquis de l'Ain et de la Résistance»
Le 22 décembre 1982, décès subit du Président Maurice MORRIER. Le comité se réunit à Cerdon pour désigner à l'unanimité Marius ROCHE ancien des maquis de l'Ain, président de ce comité, qui deviendra le 6 décembre 2003 le «Mémorial des Maquis de l'Ain et de la Résistance» . Cet ensemble est la propriété du département de l'Ain.
On peut lire dans l'ouvrage de M. François BEDARIDA « La Mémoire des Français » qui consacre une importante part à l'action des maquis de l'Ain la phrase suivante : « Oyonnax et Val d'Enfer, le processus commémoratif dans l'Ain présente un double caractère d'illustration et de symbole : symbole de par la puissance évocatrice du défilé d'Oyonnax du 11/11/1943 d'une part et du monument à la Résistance du Val d'Enfer à Cerdon d'autre part, et illustration à la fois par son ampleur et par les difficultés qui ont caractérisé son déroulement »
Il est bon de rappeler que l'oeuvre du Val d'Enfer a été financée avec l'aide de l'Etat, du département, des communes, d'une participation syndicale ouvrière, de dons privés, de l'argent versé par des passants anonymes dans les 2 troncs installés au bord du monument et lors des manifestations patriotiques diverses.
Liste des inhumés
Extrait du discours prononcé à Cerdon par le colonel Henri ROMANS-PETIT le 29 juillet 1951 lors de l'inauguration du monument aux morts du maquis de l'Ain situé au Val d'Enfer.
«Partout nous avons eu des maisons amies qui nous ouvraient leurs portes malgré les dangers de notre présence, partout nous avons eu des paysans qui nous ravitaillaient et dont la ferme a souvent été détruite en raison même de cette aide, partout nous avons eu des habitants qui veillaient sur notre sécurité au mépris parfois de la leur; souvent, nous avons eu dans les mairies des camarades qui nous établissaient des cartes d'identité. Que de fois au retour d'une longue absence nous trouvions des foyers vides ou des murs calcinés. Parfois aussi nous faisions de rudes parcours pour saluer la dépouille d'un de nos bons amis.»
au monument du Val d'Enfer