"Le CAPITAINE", c'est ainsi que l'on nomme maintenant Henri PETIT, va regrouper en premier, faute de moyens financiers, uniquement les réfractaires en situation difficile. Ceux dont l'oisiveté, la dureté des conditions de vie et l'impression d'abandon, favorisent l'angoisse et un éventuel découragement. Il en est de même des volontaires du camp de l'Avocat (Bir-Hakeim). Louis JUHEM conduira le petit groupe de l'Avocat auprès du capitaine MOULIN à Aranc.
La ferme des Gorges est choisie par Marius CHAVANT pour sa situation géographique répondant à la doctrine de "guérilla" élaborée par le capitaine MOULIN qui deviendra ROMANS (Henri PETIT).
Pour les autres réfractaires, ceux qui ont du travail et sont hébergés chez les cultivateurs, artisans, ou autres, il faudra attendre un peu. Potentiellement, ils sont là. Le contact est conservé, mais aujourd'hui la pénurie de moyens oblige à limiter les bouches à nourrir quand on le peut, sans pénaliser l'avenir.
Une vingtaine de garçons formeront ce premier camp du secteur de Montgriffon qui fera date dans l'histoire des maquis de l'Ain. Car une différence fondamentale existe entre ce regroupement de la ferme des Gorges et d'autres camps-refuge aux effectifs souvent plus importants et de création nettement plus ancienne. Celui-ci dirigé par un jeune officier d'active recruté peu de temps auparavant par le "Capitaine" est, de par son organisation et ses objectifs, le point de départ des unités combattantes des maquis de l'Ain.
Une petite anecdote amusante mérite ici d'être soulignée : c'est à cette époque et dans ce camp où le "capitaine" va installer son P.C. que Julien ROCHE lui propose le nom de guerre de "ROMANS", considéré comme étant plus en rapport avec l'aventure dans laquelle il s'est engagé, que celui de MOULIN utilisé jusqu'à ce jour. Ce nom "ROMANS" lui restera désormais à vie.
La Voix du Maquis