Le dépôt d’Ambérieu-en-Bugey est l’un des plus importants centres ferroviaires mis à la disposition de la Wehrmacht, essentiellement pour ses liaisons entre l’Allemagne et l’Italie.
On y dénombre 142 locomotives au début de l’année 1944. Le département de l’Ain est aussi traversé par des lignes ferroviaires desservant Genève, Modane, Strasbourg, Lyon et Marseille.
Après le déclenchement du plan « Vert », et au cours du seul mois de juin 44, 113 locomotives sont mises hors d’usage. Mais c’est le sabotage des 52 locomotives stationnées au dépôt d’Ambérieu, au cours de la nuit du 6 juin au 7 juin 1944, qui a eu le plus grand retentissement.
Il est l’œuvre de huit équipes de saboteurs composées de cheminots du groupe Gaston BRUCHER et d’enfants de troupe de l’école militaire d’Autun qui ont rejoint les maquis de l’Ain depuis plus d’un mois. L’initiateur de cet exploit est le capitaine Henri GIROUSSE, chef du groupement sud des maquis de l’Ain.
Il aura suffi de poser des charges de 300 grammes de plastic placées sur les glissières de piston basse pression, et sous les boîtes à vapeur situées sur le côté droit des machines, pour les mettre hors d’usage pendant plusieurs jours. L’opération se solde aussi par la neutralisation de trois plaques tournantes et la détérioration de plusieurs machines outils.
Seule la grue de 50 tonnes acheminée sur Lyon ne peut être sabotée par les maquisards du camp VERDURAZ. Pour faire diversion vis à vis des soldats allemands de faction, une équipe du camp NICOLE est chargée d’actionner la sirène située au-dessus de la Poste, dans le but d’annoncer un bombardement par l’aviation alliée.
Patrick VEYRET