Le drainage de nouveaux volontaires et l'arrivée d'un jeune industriel lyonnais, vont permettre à Henri PETIT, désormais "Capitaine ROMANS" d'ouvrir un second camp dans une ferme abandonnée en pleine forêt. La ferme de TERMENT géographiquement située au centre d'un triangle formé par les villages EVOSGES-ARANC-LACOUX est à 1 h 30 de marche de la ferme des GORGES (3 km à vol d'oiseau).
La responsabilité de cette seconde unité est confiée au jeune industriel lyonnais Jean VAUDAN alias "VERDURAZ" âgé de 33 ans, en raison de sa maturité et de son autorité. Le Capitaine pressent un développement rapide de son entreprise et craint de n'avoir dans l'immédiat l'encadrement subalterne suffisant. D'autre part, de l'échelon groupe à l'échelon compagnie ceux qui vont encadrer les hommes doivent avoir en permanence à l'esprit cette forme particulière de combat que représente la guerre de Partisans, diamétralement opposée aux enseignements militaires orthodoxes. Pourtant en 1870-71, l'Armée Française a bien tenté l'expérience FRANC-TIREURS. Ils constituaient d'ailleurs une part non négligeable de l'Armée de la LOIRE dont les Allemands ont conservé un très mauvais souvenir.
Dans un premier temps, l'ouverture du camp de TERMENT va permettre de transformer pour une période indéterminée le camp des Gorges en centre d'éducation où, en plus d'un certain enseignement militaire classique, les stagiaires devront être sensibilisés à la doctrine guérilla.
DU SECTEUR MONTGRIFFON
A L'ÉCHELON DÉPARTEMENTAL
FIN JUIN - DÉBUT JUILLET : Le capitaine ROMANS est enfin parvenu à établir le contact avec les Autorités résistantes de Lyon. Aussitôt Lucien BONNET (DUNOIR) de l'État Major Régional le présente au chef départemental AS-MAQUIS, Bob FORNIER (VIRGILE) qui cherche désespérément un officier pour l'encadrement général des camps réfractaires du département. La rencontre se fera chez Johannes TARPIN à SERRIÈRES. On lui confie la mission de regrouper les réfractaires, de jeter les bases et d'assurer le développement de l'organisation Maquis en liaison avec le Directoire Départemental.
L'expérience de MONTGRIFFON a amené le Capitaine ROMANS à certaines conclusions. II a vu des hommes simples se solidariser avec les réfractaires et se jeter dans une aventure pleine de risques et apparamment sans issue, pour sauver une jeunesse destinée à l'effort de guerre allemand. Sans cet appui désintéressé et opiniâtre ces jeunes n'auraient pu échapper au STO. Force lui est donnée de comprendre qu'il lui faut s'entourer de toute une trame de complicités et de solidarités sédentaires qui le porteront, le renseigneront, le protégeront.
C'est à partir de cette analyse qu'il va sillonner les zones montagneuses, cherchant à réaliser un amalgame de personnes déjà engagées dans l'action résistante, qu'elles soient de l'AS ou indépendantes, ainsi que toutes bonnes volontés en attente de contact.
Parallèlement à la recherche d'appuis parmi la population, le travail de regroupement des réfractaires isolés ou nouveaux continue. Faute dans l'immédiat d'un CENTRE de TRIAGE les responsables AS et indépendants vont continuer jusqu'à la création de ce type de CENTRE (Ferme du MONT, septembre 1943) à diriger leurs protégés vers leurs propres camps-refuge qui progressivement seront absorbés par l'organisation MAQUIS.